• 13/12/2022
  • Par binternet
  • 347 Vues

Cinq conseils pour travailler sa vision business (surtout en ce moment)<

C'est la qualité cardinale d'un bon leader, et encore plus en ces temps troubles : avoir une vision, dessiner et fixer un objectif quand rien n'est sûr, que la prise de risque est maximale et qu'on est tenté de revoir sa copie à la moindre turbulence. Depuis des mois, la pandémie de Covid-19 et les confinements successifs remettent en question des contrats, des idées et des plans. On n'est plus si sûr que tel projet soit possible, ni même sensé. Difficile, alors, de distinguer ce qui compte vraiment de ce qu'il faut oublier, ce dont on est capable du reste.

La bonne nouvelle, c'est que la capacité à avoir une vision n'a rien d'inné. Comme une autre compétence, la vision se muscle, s'exerce et s'affine. Pour entreprendre comme pour mieux s’approprier son poste, travailler sa vision, c’est savoir qui l’on est, ce qu'on veut faire et comment. Pour ça, l'enjeu est de se poser les bonnes questions, de la bonne façon, et d'aller chercher des réponses concrètes. Conseils pratiques pour dissiper le brouillard.

Choisir ce en quoi on croit

On en rêve toutes : pouvoir comprendre une époque, le monde qui nous entoure et l’analyser suffisamment finement pour développer des projets qui portent loin. Or, pour bien «voir», il faut regarder dans la bonne direction. «Une façon d’y parvenir est de se demander quel est LE sujet qu’on ne peut pas rater», explique Laurence Moryoussef, coach et fondatrice du cabinet Manadoxe. Et de distinguer ce que votre employeur attend de vous de ce qui vous rendra fière et épanouie – les deux n’étant pas toujours «raccord».

À lire aussi » Aliza Jabès, fondatrice de Nuxe : "Je n'avais ni argent ni expérience, mais j'avais une vision"

Rendre votre entreprise plus écoresponsable, conquérir un marché, lutter contre le gaspillage… À chacun d’identifier son moteur. «Si on n’a aucune idée de ce qu’on veut faire, je doute qu’on trouve la réponse seul», souligne Laurence Moryoussef. Mieux vaut dans ce cas se faire accompagner – par un psychologue ou un coach – tout en puisant l’inspiration partout où elle est. «On entend souvent : “Je n’ai pas d’idées”. Mais un travail d’introspection n’y changera rien. Ce qui importe, c’est de lire, de s’informer, d’échanger.»

Écouter les autres

«L’idée est de rencontrer le plus d’acteurs possible du domaine qui nous intéresse», poursuit Laurence Moryoussef. Une volée d'e-mails ou de messages LinkedIn pour proposer des cafés, une tournée des événements intéressants, des livres, des podcasts, des conférences, on se met dans la peau d’un anthropologue et on pose des questions ouvertes. “Qu’est-ce que vous faites ?”, “Comment ça fonctionne ?”, “Quelles sont vos difficultés ?”, “Comment les contournez-vous ?” Ces questions larges laissent la place à l’imprévu. L'objectif ? Casser ses réflexes routine et raisonner sous d’autres angles. C’est aussi vrai au sein de l’entreprise. D’où l’importance d’échanger avec d’autres services et de se frotter à des points de vue différents.

Savoir ce qu’on ne sait pas

Cinq conseils pour travailler sa vision business (surtout en ce moment)

C’est une gymnastique utile pour éveiller sa curiosité : chercher toutes les informations dont vous avez besoin pour décider comment, quand et pourquoi vous lancer. «Si je pense à ouvrir une crèche, je vais rencontrer des gens qui l’ont fait, interroger les spécialistes de cet écosystème particulier, lire des études scientifiques sur les enfants, énumère Laurence Moryoussef. Si je ressens l’envie d’évoluer au sein de mon entreprise, j’interroge mon manager, mon responsable RH ou n’importe qui d’autre pour vérifier ce qui est réalisable.»

À lire aussi » Aidez-nous à construire votre programme de master class Madame Figaro Business

Attention, il ne s’agit pas de leur demander leur avis – «Penses-tu que je ferais un bon manager ?» – mais bien de données concrètes. «Des postes vont-ils bientôt se libérer ?», «des recrutements sont-ils prévus ?», «à quel cadre dirigeant puis-je présenter un projet ?». «Quand on a toutes ces clés en main, on bâtit non pas un plan d’action, mais plusieurs scénarios très clairs pour atteindre notre objectif», poursuit notre coach. Une feuille de route privilégiée, et deux ou trois plans de secours si besoin.

Des scénarios qui doivent notamment vous aider à anticiper les critiques. Chaque personne à qui vous parlerez de votre idée peut la trouver mauvaise, chacune pour des raisons complètement différentes. Et c’est étrangement une bonne nouvelle. «Anticiper les arguments des uns et des autres est une façon de s’autochallenger, d’aborder son idée sous des tas d’angles différents qui vont permettre de l’enrichir», souligne Laurence Moryoussef.

Accepter de se tromper

Cette posture ouverte est vitale pour envisager sereinement un projet, quel qu’il soit. «On a tendance à croire que, si quelque chose ne marche pas du premier coup, c’est que l’on s’y est mal pris ou que l’on est tout simplement nul. Mais l’essai-erreur est l’essence même de l’apprentissage», rappelle notre coach. Avant même qu’on les concrétise, les idées ont besoin de temps et de confrontation au réel pour mûrir. C’est ainsi, et prendre le temps ne veut pas dire être lent. En revanche, mieux vaut s’assurer, au départ, que l’on pourra tenir la distance. «Quel est mon scénario catastrophe, la situation dans laquelle je ne veux surtout pas me retrouver ? Ne plus voir mes proches parce que je travaille trop ? Ne plus avoir de salaire pendant quelques mois ?», énumère Laurence Moryoussef.

À lire aussi » Des pistes pour accompagner les femmes, ces "mal aidées" de l’entrepreneuriat

En vidéo, revivez la remise du prix Business with Attitude 2020

Ne pas se mentir

Soit ce scénario catastrophe n’a aucune chance de se réaliser – alors on fonce. Soit il est probable, mais vous vous savez capable de garder la tête froide – même réponse. Si non, mieux vaut l’accepter honnêtement. «Si on ne s’écoute pas, on prend le risque d’être dépassé, tétanisé et incapable d’agir correctement.» Adapter son projet – voire y renoncer –, accepter de changer de voie, de stratégie, n’est pas signe de faiblesse, au contraire. C’est surtout la preuve que l’on se connaît bien, donc qu’on sera capable d’accomplir autre chose. Avec succès, cette fois.

Cet article, initialement publié en juin 2020, a fait l'objet d'une mise à jour.

La rédaction vous conseille