• 01/09/2022
  • Par binternet
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Au moins deux ressortissants européens lynchés et brûlés vifs<

Deux (2) ressortissants européens ont été brûlés vifs vers 6h30 ce jeudi 3 octobre sur la place d’Ambatoloaka-Nosy Be par un groupe de population qui les accusait de trafic d’organes. L’un est français, l’autre serait franco-italien.

Selon le témoignage d’un résident de l’île recueilli en fin de matinée, c’est un calme inquiétant qui règne à Nosy Be ; tous les commerces sont fermés et les « vazahas » restent chez eux. Le témoin a dit ce qui suit : « Hier soir (ndlr : mercredi soir du 2 octobre) la gendarmerie aurait relâché le Malgache (oncle d’un enfant enlevé) soit-disant par manque de preuve. C’est, semble-t-il, la raison des émeutes de la foule, qui a continué à chercher l’enfant et les vazaha suspectés durant toute la nuit. Cette nuit, ils ont retrouvé le cadavre du petit garçon de 8 ans sur la plage …, il lui manque les yeux, la langue, le sexe et une partie des organes ; il aurait été congelé avant d’être jeté sur la plage. Vers 5 heures ce matin, la foule a trouvé d’abord un vazaha, puis un second vazaha, tous les deux présumés impliqués dans ces actes sordides, ils auraient avoué tous les deux. Ils ont été promenés dans les villages, puis tabassés, et ensuite brûlés vifs sur la plage d’Ambatoloaka ce matin (ndlr : le matin du jeudi 3 octobre). Un troisième vazaha est recherché, ainsi que le Malgache qui aurait été libéré, et le chef de ce réseau qui serait à Tanà… ».

Le témoin craint fort que le groupe de population qui réclame justice à sa manière ne revienne à la charge contre les forces de l’ordre qui, de leur côté, attendent des renforts. Selon ce témoin « il paraît que les renforts des forces de l’ordre sont arrivés à Ankify vers 4 heures ce matin (ndlr : ce matin du 3 octobre 2013)… ».

Au moins deux ressortissants européens lynchés et brûlés vifs

Selon certaines sources, une troisième personne aurait été lynchée, mais les informations divergent s’il s’agissait d’un Européen ou d’un Malgache.

Condamnations

Le chef de région Diana est arrivé à Nosy Be ce jeudi 3 octobre 2013 pour chercher les voies et moyens d’apaiser le climat. Il déplore plusieurs morts dont des étrangers (des vazaha). Le président de la Transition a ce matin même du jeudi 3 octobre, présenté ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’à toutes les personnes blessées lors du drame survenu à Nosy Be. Il condamne l’usage de la violence et l’acte de barbarie qui y ont été perpétrés. Dans un communiqué diffusé dans la matinée de ce 3 octobre, le président de la Transition appelle tout un chacun à observer le calme et exhorte les éléments de forces de l’ordre à rétablir, dans les plus brefs délais, la sécurité et l’ordre public dans la localité. Il enjoint également les autorités compétentes à ouvrir les enquêtes judiciaires appropriées dans le but de dégager les responsabilités de ceux qui y sont impliqués.

La veille, les forces de l’ordre ont compris et fait comprendre que ces événements étaient téléguidés dans le but de semer le trouble et créer une situation intenable car quelle que soit la raison, il est inconcevable et inadmissible que l’on s’attaque à une caserne militaire, une zone rouge, une zone sensible, où qu’elle se trouve.

700 résidents français à Nosy Be

L’ambassade de France à Madagascar n’est pas insensible à l’affaire. Jérôme Presson, le premier conseiller auprès de cette ambassade n’a certes pas encore commenté l’affaire mais a réclamé des enquêtes sur le drame tout en recommandant aux ressortissants français résidant dans l’île, de rester à domicile, d’éviter les plages et de ne pas sortir dans la rue jusqu’à ce que le calme revienne. L’ambassade de France a demandé aux ressortissants français et touristes qui voulaient se rendre à Nosy Be, de différer leur voyage. Le Quai d’Orsay pour sa part a lancé un appel aux autorités malgaches de protéger les quelque 700 ressortissants français résidant à Nosy Be. L’État français souhaite que la Justice de Madagascar mette au clair ce drame qui a coûté la vie à deux citoyens français présumés trafiquants d’organes.

Recueilli par Bill